Le mal du pays

Qu’on soit parti pour étudier, travailler, seul, en couple, pour le fun, pour fuir la France, il y a toujours un moment où l’on doit affronter le fameux « mal du pays ».

En apparence tout va bien, on poste des « ici c’est génial » sur Facebook, avec 2-3 photos de palmiers ; bref on vend du rêve. Par contre, ce que les internautes ne voient pas, c’est les galères du quotidien, l’amertume, les questions existentielles, les échecs et surtout la solitude.

Même si vous vous êtes préparé le mieux que possible à votre expatriation, vous serez toujours confronté à des remises en question. On perd nos repères et ce n’est pas toujours évident de s’adapter à une nouvelle culture. On a souvent tendance à idéaliser d’autres pays mais il faut garder en tête que chaque pays a certes ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Selon moi, il existe différentes phases et catégories de « mal du pays » :

Avoir le mal du pays: Le coup de blues passager

Celui-ci est le plus simple à gérer. On a tous des coups de mou de temps en temps, comme on a pu en avoir en France. Ils paraissent insurmontables au début car on se sent seul, et décalage horaire oblige, il n’y a parfois personne pour vous écouter.

L’effet boomerang de l’arrivée

Celui-là, tout le monde y passe. C’est le contre coup de l’arrivée. Au début on est super enthousiaste car on découvre une nouvelle ville, une nouvelle culture. On cherche son appart, on ouvre son compte en banque, bref on repart à zéro. Mais après quelque temps, l’euphorie qu’on ressentait au début retombe et on arrive dans une période de flottement où on se demande un peu ce qu’on fait la.

L’incompréhension

Lorsqu’un coup de blues passager arrive, on a tout de suite tendance à aller en parler à nos amis fidèles restés en France. Malheureusement il va y’avoir une espèce d’incompréhension car vos amis ne peuvent pas savoir ce que vous ressentez. Eux ce qu’il voit c’est les palmiers et le soleil et du coup ne se doute pas que derrière tout ça, tout ne va pas forcément si bien.

(«  Ca va te plains pas, t’es à LA » est je pense la réflexion la plus difficile à encaisser.)

Le manque du Pays

On part souvent en pensant que l’herbe est plus verte ailleurs. Mais il y a toujours un moment ou l’on réalise que ce n’est pas si mal que ça la France en fait. On a parfois tendance à idéaliser d’autres pays et dénigrer le notre mais vivre à l’étranger permet de réaliser que chaque pays a ses des avantages certes, mais aussi des inconvénients. Les USA font rêver mais tout n’est pas toujours rose. Du coup, quand on a cette prise de conscience, notre vie quotidienne française commence à nous manquer : les boulangeries, les petits verres en terrasse après le boulot, les monuments, la télévision française, les rues de Paris, … et on devient surtout fier de notre pays et de notre culture française.

 Le choc du retour

Quand on s’expatrie, on fait le choix de construire notre vie ailleurs. On apprend une nouvelle langue, une nouvelle culture et on oublie sans vraiment s’en rendre compte la vie qu’on avait en France. Du coup quand on rentre, on a oublié que la vie avait continué sans nous. Personne ne nous a attendu. On devient nostalgique, et surtout on se demande ce que serait notre vie si on était resté. Evidemment on ne peut en vouloir à personne, mais c’est une étape à laquelle on ne s’attendait pas forcément: accepter de ne plus être là.

 

Heureusement, cette expérience vous permettra de rencontrer des personnes venant du monde entier, qui vivent la même aventure que vous et vous permettra de réaliser cette chance unique que vous avez d’être ici. (les personnes se reconnaitront)

 

 

6 Comments

  1. November 27, 2014 / 4:35 pm

    Je comprends ton message mais d’un point de vue différent.

    J’ai vécu plusieurs mois à Londres et j’ai jamais ressenti tout ça, à part le manque de mes proches mais c’était moins difficile à gérer avec une seule heure de décalage et sur une période beaucoup plus courte que toi.

    En revanche je suis peut être complètement dingue mais je ressens parfois tout ce que tu dis mais en imaginant que ma vie est ailleurs ! Des coups de blues en se disant qu’on passe à côté de quelque chose à ne pas essayer de changer ses habitudes ! Que notre vie aurait été différente à l’étranger…

    Bref, au final la vie n’est juste qu’un long calvaire mais parsemée quand même d’aventures et de folles expériences !

    Dans tous les cas tu fais partie des personnes très courageuses qui ont osées franchir le pas de vivre quelque chose d’excitant, et même si les palmiers ça fait pas tout, tu peux être très fière de ton parcours !

    Bon courage pour gérer les petits coup de blues, be strong <3

  2. November 28, 2014 / 9:22 am

    Je rêve de m’expatrier loin de la France, mais j’en ai aussi très peur pour tout ce que tu viens de citer …
    Du coup j’ai jamais sauté le pas 🙁

    • Caroline Szpira
      November 30, 2014 / 10:50 pm

      Ou est ce que tu aimerais aller? 🙂

  3. Aurelie
    December 1, 2014 / 6:02 pm

    Je m’y reconnais tellement !!!
    Depuis ma rencontre avec mon petit-ami américain lors de mon année d’etude en Californie, je jongle entre Paris et San Francisco (plus San Francisco que Paris…). C’est le rêve mais il y a de grosses, grosses periodes de doute et de solitude. Je pense que seuls les expat’ partis vraiment loin de chez eux peuvent comprendre…
    En tout cas merci, juste en lisant ca je me sens moins seule 😀

    • Caroline Szpira
      December 1, 2014 / 6:32 pm

      Coucou Aurélie!

      Merci pour ton commentaire – oui en effet je pense que la distance y est pour beaucoup (Paris Londres parait si proche à côté!) mais ça fait toujours plaisir de se sentir moins seule!

      Des bisous
      Caro

  4. October 23, 2016 / 8:47 pm

    Ca fait un petit moment que tu as écris cet article, mais en tout cas… Il est très touchant !
    Je suis moi même une expat française en Espagne et je suis en phase de boomerang… Dur.

    Gros bisous et merci pour cet article !

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